Oki, ben tiens alors tant qu'on y est :
7 h 15 du matin.
Myo est dehors, il est complètement paniqué ; il tient son sac à bout de bras, pas encore capable de regarder quelle arme il a eu… sans s'en rendre vraiment compte, il n'arrête pas de tourner autour de lui pour chercher Hyako mais il n’y a personne. Soudain, il entend quelques coups de feu au loin, il sursaute puis de mauvais souvenirs lui reviennent en tête. Il ferme les yeux et serre des dents en disant :
- Je n'en sortirais donc jamais…
Et c’est avec rage qu’il s’enfonce dans la forêt à la recherche de Hyako…
Grand bâtiment. Il fait encore nuit, mais le jour ne va pas tarder à se lever, une fille arrive, c’est Itomi.
Terrorisée, elle regarde autour d’elle, elle voit plusieurs lits, des médicaments, des bureaux, ça doit être un hôpital.
Ne voyant personne, elle se dirige vers un endroit sombre mais quand même visible et fouille aussitôt dans son sac, elle en sort une carte, comme si elle était en cours de géographie, elle regarde la carte et essaye de savoir où elle est…après quelques secondes de réflexion, elle en déduit qu'elle se trouve bien dans un hôpital. Doucement elle repose sa carte sur le sol, son regard est attiré par autre chose : son arme, un Beretta. Son regard s’attarde sur le canon « j’ai une arme entre les mains, je suis une meurtrière… »…
Elle est en train de se morfondre sur sa situation, quand soudain elle entend du bruit. Affolée, elle regarde autour d’elle et voit un amas de caisses au niveau de l’entrée ; rapidement, elle court se planquer derrière l’une d’elles.
Elle entend des pas à présent, sa gorge se noue, elle transpire, son cœur bat la chamade. L’autre personne n’est sans doute plus qu’à quelques pas. Elle est complètement affolée, elle ferme les yeux et pense « Maman ; qu’est-ce que je fais ? pourquoi on veut me tuer ? qu’est-ce que j’ai fais de mal maman ? dis-moi… », des larmes coulent sur ses joues ; à ce moment précis elle ne sait plus quoi faire. Elle rouvre les yeux et regarde son arme ; après un moment de paralysie, elle lève la tête vers le plafond et des images apparaissent : sa famille, elle voit des moments de son dernier anniversaire, elle voit sa sœur qui rit aux éclats quand elle a ouvert son premier cadeau qui n’était qu’une poupée Barbie pour les fillettes de 8 ans ; puis elle voit Shîna, sa chienne qui est triste parce qu’elle a perdu ses petits, ensuite elle voit sa classe, et Mitzi qui fait que de l’embêter, finalement elle voit Tsuki, c’est le seul qui se soit intéressé à elle, qui lui a demandé comment elle allait, et même s’il était amoureux de quelqu’un d’autre, il a toujours été très gentil avec elle :
- Tsuki... je t’aurais même pas revu...
Doucement elle pose son arme sur sa tempe, et après quelques secondes de concentration, elle sourit et appuie sur la gâchette.
Le coup de feu est si soudain que quelques oiseaux de nuit s’envolent...
Toya est par terre ; au coup de feu il s’est jeté sur le sol croyant être attaqué ; réalisant qu’il n’a rien, il se lève et se dirige nerveusement vers l'endroit d'où venait le bruit.
Il jette un coup d’œil et aperçoit Itomi, morte. Une moue de dégoût passe sur son visage quand il voit les dégâts, il ferme les yeux et regarde son DP, il y a déjà deux noms de barrés, celui d’Itomi Netsukaw et de Ryosuke Komewara. Il se détourne de ce spectacle et avec un regard effrayé, il dit :
- J’espère qu’elle s’est pas tuée à cause de moi... oh mon Dieu, qu’est-ce que j’ai fait ! Itomi...
Il reste 28 personnes.
- Dépêche-toi Kimihoki !
Shinkyo et Kimihoki sont en train de courir à perdre haleine, derrière eux, Kazuhiko les poursuit.
- Shinkyo ! Je veux pas mourir !
- Ne t’inquiètes pas Kimi, on va pas mourir...
- Mais, tu as vu l’arme qu’il a ?
- Moi aussi j’en ai une, ok ? Moi aussi...
Ils arrivent au bord d’une falaise.
- Oh non, c’est pas vrai, on est coincés !
Ils se regardent, ils ne savent plus quoi faire, devant eux la mer, derrière eux, Kazuhiko. Ils se retournent, terrorisés. Ils voient Kazuhiko qui arrive, de façon charismatique et diabolique.
Shinkyo regarde autour de lui, pas loin d’eux, il y a un renfoncement, mais la pente est raide, il demande à Kimihoki :
- Enlève tes chaussures !
- Quoi ? Mais pourquoi ?
- Tu me fais confiance ?
Kimihoki hoche la tête, puis elle enlève ses chaussures. Shinkyo l’entraîne alors sur la pente sous les yeux étonnés et un peu énervés de Kazuhiko :
- Shinkyo je vais tomber !
- Mais non ! Allez descends...
Ils arrivent en bas de la falaise, sur un morceau de plage, Kimihoki est terrorisée :
- Et merde ! qu’est-ce qu’on fait maintenant, hein ?
- Attends, je réfléchis...
Shinkyo regarde autour de lui, devant eux, la plage s’étend sur des kilomètres, la mer est haute mais elle n’atteint pas les grottes. Shinkyo pense à se réfugier dans ces grottes mais il doit se rendre à l’évidence, Kazuhiko n’est plus très loin, et même en allant dans cette grotte, ils sont pris au piège.
Shinkyo commence à désespérer quand Kimihoki pousse un cri d’effroi. Il se retourne et remarque que Kazuhiko est juste derrière eux :
- Alors la promenade est finie ?
- Qu’est-ce qu’on t’a fait ?
Kimihoki essaye de gagner du temps. Kazuhiko la regarde ironiquement :
- Toi rien mais tu l’accompagnes ; par contre toi, tu m’as traité de psychopathe et ça ne me plaît pas du tout.
Shinkyo hurle de rage :
- Tu es fou !
- Non, pas que je sache... hum... c’est à toi, ça ?
Il tient dans ses mains les chaussures de Kimihoki. Elle les regarde avec effroi.
- Alors, c’est à toi ?
Kimihoki regarde Shinkyo, puis répond d’une petite voix :
- Oui... oui, elles sont à moi...
- Ben tiens !
Il balance les chaussures en l’air, Kimihoki et Shinkyo ne bougent pas. Les chaussures retombent dans un bruit sourd.
- Bon, tant pis, par lequel des deux je commence ?
- Aucun de nous, dégage !
En hurlant ça, Shinkyo tire sur Kazuhiko qui, surpris, se fait blesser à l’épaule mais il riposte et tente de tirer sur Kimihoki ; Shinkyo devine son jeu, et se jette en avant sur Kimihoki pour la protéger. Il se prend toutes les balles dans le dos, sous les yeux horrifiés de Kimihoki :
- NOOOOOONNNNNN ! Shinkyo !
Shinkyo est étendu sur le sol, du sang coule de sa bouche et sa respiration est saccadée :
- Shinkyo ? Réponds-moi s’il te plaît !
- Ki... Kimi... je suis désolé... excuse-moi...
- Arrête ! Je t’en veux pas... je... ne meurs pas Shinkyo, je suis rien sans toi...
Kimihoki pleure. Sur la joue de Shinkyo, une larme se met à couler :
- Kimi, j’aurais voulu aller avec toi, là-bas... mais... mais tu devras trouver quelqu’un d’autre.
- Shinkyo...
Shinkyo lève sa main, et caresse la joue de Kimihoki, puis il ferme les yeux et pousse un dernier soupir.
Kimihoki s’effondre en larmes sur le corps de Shinkyo.
- Je… je suis désolé...
Kimihoki lève les yeux et aperçoit Kazuhiko qui sourit :
- Tu quoi ?
- Je suis désolé !
Kimihoki se relève, elle a les yeux qui sortent des orbites :
- Tu te fous de moi ! Espèce d’enfoiré, tu n’as donc aucune pitié ?
- Ben, faut croire que non !
- Mais, je... je l’aimais... Shinkyo...
- Alors, tu ferais mieux de le rejoindre...
Kimihoki arrête de pleurer et regarde Kazuhiko. Derrière lui, le jour se lève « comment peut-il être aussi froid ? », elle baisse les yeux, et regarde ses chaussures :
- Je n’ai pas envie de mourir.
- Quoi ? Excuse-moi, j’ai pas entendu...
- J’ai dis : « JE N’AI PAS ENVIE DE MOURIR » !
Elle se jette sur Kazuhiko avec une force surprenante, lui faisant lâcher son arme. Ils tombent à terre tous les deux, Kimihoki se retrouve à califourchon sur Kazuhiko :
- Ah ouais t’es comme ça toi ?
Elle crie, et lui donne une claque ; il lui attrape les mains, mais elle le mord jusqu’au sang. Kazuhiko hurle de douleur et gifle Kimihoki, qui roule sur le sable à côté de Shinkyo. Kazuhiko se relève spontanément, et recherche son arme. Kimihoki se redresse et aperçoit l’arme de Shinkyo, elle rampe jusqu’à elle, elle tend le bras pour l’attraper mais elle sent quelque chose de froid contre sa nuque.
- Non, non, non... lève-toi !
Kazuhiko pointe son arme sur elle, Kimihoki se relève ; elle ne dit rien, son regard est vide de toute vie.
- Tourne-toi !
Kimihoki se retourne ; Kazuhiko la regarde, elle ferme les yeux, puis soudain il dit :
- Où est Mitzi ?
Kimihoki rouvre les yeux avec étonnement :
- Je... je ne sais pas !
- Dommage...
Kazuhiko tire sur Kimihoki à bout portant. Les coups de feu résonnent fortement, et Kimihoki s’écroule en tombant en arrière sur le corps de Shinkyo.
Après quelques instants de silence, Kazuhiko baisse son arme, et suce le sang qui coule sur sa main. Il s’agenouille près de Kimihoki ; il écarte ses cheveux et caresse sa joue puis il dit :
- Sale garce.
Il se redresse et repart vers la colline.
Il reste 26 personnes.